Compostage et lombricompostage : intégrer ces pratiques dans son quotidien

Compostage et lombricompostage : intégrer ces pratiques dans son quotidien

Pourquoi s’intéresser au compostage aujourd’hui ?

Vous l’avez peut-être déjà remarqué : votre poubelle déborde moins quand vous composter. Mais au-delà de cet aspect pratique, le compostage, c’est une porte d’entrée vers un mode de vie plus conscient. En valorisant nos déchets organiques, on réduit notre empreinte écologique tout en créant une ressource précieuse… sans frais !

Sur le blog de l’Atelier Salence, où l’artisanat côtoie la permaculture, il semblait presque inévitable d’aborder cette démarche à la fois simple, accessible et profondément liée à nos gestes du quotidien.

Alors, que vous disposiez d’un jardin, d’un balcon ou… juste d’un coin de cuisine, découvrons ensemble comment intégrer le compostage ou le lombricompostage à votre rythme de vie. Non, il ne faut pas être un·e expert·e en biologie pour s’y mettre !

Compostage : de quoi parle-t-on exactement ?

Le compostage est le processus de décomposition naturelle des matières organiques (épluchures, marc de café, feuilles mortes, etc.) en un engrais riche et fertile appelé “compost”.

C’est littéralement la magie de la nature : en quelques semaines ou mois, des déchets que l’on aurait jetés deviennent un trésor fertile pour les plantes de notre jardin ou de nos jardinières.

Il existe plusieurs types de compostage, mais deux principales catégories retiennent notre attention :

  • Le compostage traditionnel : idéal pour les jardins, il se pratique dans un tas ou un bac à compost.
  • Le lombricompostage : adapté aux appartements, il utilise des lombrics (vers de compost) qui digèrent les déchets et produisent un compost hautement nutritif.

Faire du compost, c’est au fond retrouver un cycle oublié, celui de la nature qui transforme, nourrit et recycle sans cesse.

Et si ma cuisine devenait une mini-centrale de transformation ?

Pas de jardin ? Aucun souci. Le lombricompostage est une solution étonnement propre et inodore – si, si, promis ! – qui peut s’intégrer à n’importe quelle cuisine ou cellier.

Le principe ? Vous utilisez une boîte à étages (souvent en plastique ou en bois) où vivent des vers rouges (Eisenia fetida, pour les intimes). Ils mangent vos déchets organiques et produisent deux merveilles :

  • Le compost solide : une matière brune et friable, parfaite pour enrichir vos pots ou jardinières.
  • Le lombrithé : un liquide nutritif à diluer pour arroser vos plantes.

Les enfants adorent l’idée d’avoir des vers à la maison (oui, vous avez bien lu), et beaucoup d’adultes finissent par leur donner des petits noms. Le jour où j’ai surpris mon voisin parler tendrement à ses lombrics, j’ai compris que le lien était bien réel !

Quels déchets peut-on composter… ou pas ?

Quelques ajustements sont nécessaires pour éviter d’offrir un festin inadapté à votre composteur. Voici un petit guide express :

À composter sans modération :

  • Épluchures de légumes et de fruits
  • Marc de café et filtres en papier
  • Sachets de thé (sans agrafes)
  • Coquilles d’œufs écrasées (non indispensables, mais bénéfiques)
  • Essuie-tout non coloré, carton brun déchiqueté (utile pour équilibrer l’humidité)

À éviter ou proscrire :

  • Plats cuisinés, produits laitiers, viande, poisson (trop odorants et peu digérés)
  • Plastique, métal, verre (évidemment)
  • Cagettes traitées, papiers glacés ou encre colorée

Le secret, c’est l’équilibre. On essaie de jongler entre matières humides (épluchures) et matières sèches (carton, feuilles mortes) pour éviter odeurs ou moisissures. Oui, c’est un peu comme une recette de cuisine naturelle.

Installer un composteur chez soi, mode d’emploi

Commençons par le plus classique : le composteur de jardin. On peut en acheter dans le commerce ou… le fabriquer soi-même avec quelques planches de bois récupérées, façon DIY éthique et chic.

Voici quelques conseils pour bien démarrer :

  • Choisissez un endroit à l’ombre pour éviter la déshydratation du compost.
  • Aérez régulièrement (à l’aide d’une fourche ou d’un brass’compost) pour favoriser la décomposition.
  • Ajoutez des couches variées (matières vertes/humides et brunes/sèches) comme dans une lasagne éco-responsable.
  • Patientez quelques mois… et retrouvez un compost noir et odorant, signe de santé des micro-organismes.

Pour les plus urbains d’entre vous, de nombreux kits de lombricomposteurs existent, ou peuvent être réalisés avec des seaux empilés et percés. Certaines communes belges en offrent ou subventionnent l’achat : renseignez-vous !

Et les odeurs dans tout ça ? Pas envie de transformer mon intérieur en ferme…

La question revient souvent, et c’est bien normal. Mais un compost bien géré ne sent pas mauvais. Une bonne aération, un bon équilibre entre humidité et matière sèche, et le tour est joué.

Une anecdote ? Lors de ma première tentative de lombricompostage, j’avais oublié d’ajouter suffisamment de carton. Résultat ? Une légère odeur d’aigre m’a rappelé que les lombrics aiment aussi le confort sec. Depuis, mon composteur sent la forêt après la pluie. Oui, vraiment.

Que faire du compost une fois prêt ?

C’est là que la magie continue. Selon votre espace, vous pouvez :

  • Enrichir vos plantations : le compost remplace avantageusement les engrais chimiques.
  • Mélanger votre terreau avec 1/3 de compost pour booster vos semis ou vos plantes d’intérieur.
  • L’offrir à vos voisins ou à un jardin partagé. Oui, votre compost peut faire des heureux.

Et le lombrithé ? Diluez-le à 10 % dans de l’eau et donnez un petit boost à vos plantes : elles vous le rendront au centuple.

Des ressources et communautés pour bien démarrer

Vous vous sentez prêt·e à plonger dans le monde merveilleux du compost ? Quelques idées pour vous entourer :

  • Les composteurs de quartier, souvent organisés dans les villes et villages, sont des lieux de partage autant que de tri.
  • Facebook regorge de groupes d’échange d’astuces (et même de vers !), notamment pour la Belgique.
  • Les formations citoyennes, proposées par des centres comme Empreintes (Namur) ou associations permacoles locales.

Et surtout… testez, observez, ajustez. Le compostage, c’est aussi une belle leçon d’humilité face aux rythmes du vivant.

Le compostage : un geste modeste, un impact puissant

Incorporer le compostage ou le lombricompostage dans sa routine, c’est tendre vers une cohérence entre ce qu’on consomme, ce qu’on jette et ce qu’on rend à la Terre. Aucun besoin d’être exemplaire du jour au lendemain : chaque geste compte.

Alors la prochaine fois que vous tiendrez une écorce d’orange ou le marc refroidi de votre café du matin entre vos doigts, posez-vous cette question : où serait-il le plus utile ? La poubelle… ou un nid moelleux pour quelques vers affamés ?

À vous de récolter, jour après jour, les fruits de votre patience et de votre engagement. Les plantes vous diront merci. Et, croyez-le ou non… les vers aussi.